Par Kadiatou Sanogo, Chargée de Communication, Target Malaria Mali
Chaque année, à la date du 25 avril, le monde célèbre la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le thème « zéro palu, je m’engage » de l’année dernière a été mis à jour en raison de son importance et appelle chacun à jouer son rôle dans ce combat (#ZeroPalu). La pandémie du COVID-19 a mis en évidence la fragilité de nos systèmes de santé et démontre à quel point nous avons besoin de financements durables. L’objectif de cette campagne est de sensibiliser les investisseurs à mobiliser des fonds supplémentaires (2 milliards de dollars) dans la lutte contre la maladie pour combler le déficit de financement.
En effet, nous avons tous notre rôle à jouer dans la lutte contre le paludisme dans la mesure de nos moyens. L’organisation mondiale de la santé (World Malaria Report 2019) a rapporté 405 000 décès dus au paludisme et 90% ont été enregistrés en Afrique subsaharienne.
La réalité de la résistance des moustiques aux insecticides est constatée par les chercheurs. Cette résistance fragilise l’efficacité des deux grandes méthodes de lutte contre le paludisme : les moustiquaires imprégnées d’insecticides et la pulvérisation intra-domiciliaire. Depuis toujours, je suis personnellement confrontée au paludisme. Des membres de ma famille ou moi-même tombons malades chaque année. En plus de suspendre toute activité en raison des fièvres et du traitement, il faut vivre avec l’angoisse permanente de voir un parent souffrir de la maladie et la peur de le perdre. Cela fait naître un sentiment d’impuissance terrible.
Heureusement, depuis quelques années j’ai la chance de contribuer à l’effort mondial de lutte contre la maladie à travers un projet de recherche, dénommé Target Malaria. Target Malaria répond à l’appel de l’OMS au développement de nouveaux outils de lutte contre le paludisme pour atteindre les objectifs du cadre stratégique à l’horizon 2030. Le project explore la piste de la modification génétique et de l’utilisation de l’impulsion génétique (“gene drive” en anglais) dans la lutte anti-vectorielle en Afrique sub-saharienne.
Je travaille au sein de l’équipe Target Malaria Mali, basée à Bamako au Malaria Research and Training Center (MRTC). Mon travail consiste à soutenir les scientifiques de notre équipe à l’aide des moyens et outils de communication afin d’informer et sensibiliser les populations au Mali sur le paludisme en général et le projet Target Malaria en particulier.
Engager les jeunes experts africains
Fin février 2020, j’ai eu la chance de participer avec plusieurs autres jeunes africains des pays les plus touchés par cette maladie au tournage d’un film de sensibilisation sur la lutte contre le paludisme. Organisé par Malaria No More, le tournage s’est déroulé au Nigeria. Ce film montre une jeunesse africaine qui a pour mission de vaincre le paludisme. Une jeunesse consciente que l’élimination du paludisme repose sur leurs épaules. Une jeunesse prête pour le combat.
En attendant le lancement de cette campagne (repoussé à plus tard à cause de la pandémie du COVID-19), la Journée mondiale du paludisme nous rappelle la nécessité de garder l’élimination du paludisme au premier rang des préoccupations mondiales.